LEÇONS D'HISTOIRE D'UN CONCOURS
À PROPOS DU CONCOURS POUR L'AGRANDISSEMENT DE LA FACULTÉ DE L'AMÉNAGEMENT (1994) : CHRONOLOGIE / TÉMOIGNAGES VIDÉOGRAPHIQUES / DOCUMENTS

La connaissance et la compréhension de l'histoire sont à la base de la capacité d'anticipation à l'œuvre dans les disciplines rassemblées à la Faculté de l'aménagement de l'Université de Montréal.

Il y a 17 ans, l'Université de Montréal lançait un concours visant l'agrandissement et le réaménagement du pavillon la Faculté de l'aménagement. Par ce concours, la Faculté souhaitait combler un déficit d'espace et revoir ses installations afin de se doter de lieux spécifiquement conçus et adaptés à sa pédagogie. Cinq équipes multidisciplinaires ont participé au concours au terme duquel des projets de grande qualité ont été soumis.

Le nouveau pavillon a été inauguré en 1998 avec des espaces qui visaient à répondre aux besoins quantitatifs et qualitatifs liés à la réalité pédagogique qui était celle de 1994. Qu'en est-il aujourd'hui et qu'en sera-t-il demain avec une nouvelle culture d'apprentissage et de travail induite par l'usage accru des technologies numériques ? Pour mener une réflexion sur les espaces de demain, il est proposé de faire un retour sur le passé, sur la démarche et l'usage.

Cette présentation comportant des documents historiques et des montages vidéo offre en outre l'occasion de tirer les leçons de l'histoire de ce concours par la participation et les témoignages des acteurs historiques : les concurrents, les organisateurs du concours et les membres du jury. Équipe de réalisation :


Direction de la Faculté : Giovanni De Paoli, doyen de la Faculté de l'aménagement

Direction du projet : Jean-Pierre Chupin, titulaire de la Chaire de recherche sur les concours et les pratiques contemporaines en architecture et co-directeur du Laboratoire d'étude de l'architecture potentielle (L.E.A.P).

Conception informatique et montage vidégraphique : David Grenier, étudiant à la Maîtrise en architecture et assistant de recherche au L.E.A.P

Recherche dans les archives : Frédéric Boily, étudiant à la Maîtrise en architecture et assistant de recherche au L.E.A.P

Direction de la communication : Myriam Ackad, Faculté de l'aménagement

Assistance au design graphique : Claude Cadieux, Faculté de l'aménagement

Prise de vue : Marie Lambert-Chan et Jean-François Hamelin


Remerciements :
La Chaire de recherche sur les concours est soutenue par le vice-rectorat à la recherche et aux relations internationales de l'Université de Montréal, Le Laboratoire d'étude de l'architecture potentielle est financé pour ce projet par le Fonds québécois de Recherche sur la société et la culture. La Faculté de l'aménagement remercie le service des archives de l'Université de Montréal ainsi que les bureaux d'architectes et toutes les personnes qui ont accepté de partager leurs souvenirs et documents relatifs au concours de 1994.


Copyright : Pour le site et les entrevues vidéographique, Université de Montréal, Faculté de l'aménagement.

1968 : La nouvelle Faculté de l'aménagement s'installe au Pavillon Darlington
Le doyen Guy Desbarats fonde la Faculté de l'aménagement à l'Université de Montréal et lui confère pour premier mandat l'étude « des problèmes de plus en plus complexes posés par l'interaction entre l'homme et son milieu »1 . Le doyen Desbarats souhaite une faculté équivalente à l'Environmental Design des universités américaines, « terme désignant non seulement l'étude de l'environnement, mais également l'intervention systémique »2 . Ce fut le premier lieu d'enseignement universitaire francophone à offrir également des formations en architecture de paysage et en design industriel, sections faisant, à l'origine, partie de l'École d'architecture. À son ouverture, la Faculté compte près de 300 étudiants et une cinquantaine de professeurs. Dès cette époque, le premier doyen doit convaincre le rectorat des spécificités et des besoins propres à l'enseignement des disciplines de l'aménagement.

1Annuaire 1969-1970. Université de Montréal, Faculté de l'aménagement.
2Les temps de l'aménagement, ACKAD, Myriam (responsable de la publication), LASALLE, Virginie (rédactrice), Éditeur Trames, Montréal, 2008, Page 11.
1968







1978 : deux nouvelles écoles : l'architecture de paysage et le design industriel
Après 10 ans d'activité, la Faculté, alors dirigée par le professeur Colin H. Davidson, inaugure l'École d'architecture de paysage puis l'École de design industriel, accentuant ainsi le caractère multidisciplinaire de l'aménagement.
1978







Années 1980 : de plus en plus d'étudiants, de moins en moins d'espace
Le 9 décembre 1983, suite à une demande du rectorat, le doyen Davidson accepte d'accroître la capacité d'accueil de ses programmes tout en s'inquiétant du manque d'espace que cela occasionne.
1983

Printemps 1984, les étudiants percent un mur, en démolissent un autre..

Au printemps 1984 diverses discussions ont lieu entre le Service de l'équipement des bâtiments et terrains (SEBT) et la Faculté de l'aménagement dans le but de trouver une solution quant au manque d'espace créé par l'augmentation des admissions, notamment celles de design industriel où le problème est le plus pressant. Au cours de l'été 1984, une étude est faite en vue de réaménager les horaires des programmes de la Faculté afin de réduire le nombre de salles à réserver pour les cours. Cette opération produit un résultat positif, de sorte que la direction de la Faculté croit pouvoir réserver une salle ainsi libérée (dont la salle 275) pour remplir la fonction de salle de dessin supplémentaire en design industriel. Le SEBT refuse de donner suite à cette suggestion, puisque les cours du soir exigent l'utilisation de toutes les salles de cours.

Au cours de ce même été, la direction de la Faculté de l'aménagement accepte à contrecœur de convertir la salle 071, un atelier de fibre de verre appartenant à design industriel), en salle de dessin, afin de trouver au moins une solution immédiate au problème d'accueil des 20 à 25 étudiants supplémentaires en design industriel, et ce, même si cette conversion privait le département de son atelier de fibre de verre.

Le 12 septembre 1984, le doyen, Colin H. Davidson et le SEBT discutent quant à la possibilité d'échanger la salle 275 pour la salle 071. Les discussions échouent pour des raisons telles que le bruit de la soufflerie, la difficulté de ventiler la salle, et ce, malgré l'offre des étudiants de design industriel d'effectuer les travaux d'aménagement eux-mêmes et selon les spécifications du SEBT, sans frais pour l'Université. Cette même journée, des étudiants de 4e année de design industriel occupent brièvement le bureau du décanat. Ceux-ci cherchent à échanger la salle 071 pour la salle 275.

Lors de la semaine précédente, la faculté discute avec le SEBT en vue d'échanger la salle 071 pour la salle 275, mais le SEBT refuse pour diverses raisons, dont le coût des travaux. Cette discussion a lieu à la suite d'une demande formelle du département de design industriel en vue d'échanger les deux salles afin d'avoir toutes les salles de dessin ensemble sur le même étage. La principale raison étant la coordination de ce type d'enseignement.

Dans la nuit du 20 septembre 1984, des étudiants de 1ère année de la Faculté de l'aménagement ouvrent un « arc » dans un mur de séparation entre deux salles de dessin contiguës (salle 234), pour faire une salle assez grande pour accommoder l'ensemble de la classe. Lorsque les gardiens arrivent sur les lieux, les étudiants expliquent qu'il était impossible de placer 60 tables à dessin dans la salle 234, au lieu de 30 comme les années précédentes. Les étudiants ont payé eux-mêmes les matériaux nécessaires à cette transformation, évitant ainsi les longs délais habituels et «que ça ne coûte pas un sou au SEBT» 4 .

Lors de cette même nuit, des étudiants de 4e année de design industriel déménagent le mobilier de la 275 vers la salle 071, et remplissent la salle 275 de tables à dessin, de tabourets, etc., de provenance incertaine ; ils déplacent un grand tableau noir d'une des salles du département et l'écran de projection de la salle 275 qu'ils installent dans la salle 071 par la suite.

4 Division de la gestion de documents et des archives, Université de Montréal. Fonds Faculté de l'aménagement, 17521 / 43-1-7-2, Service de l'équipement et des bâtiments et terrains. Rapport de sécurité # 11615, 20 septembre 1984, page 2.
1984

1986 : l'arrivée de l'informatique et la crise des espaces facultaires

Le 10 mars 1986, le vice-doyen à la recherche, M Denys Marchand, envoie un mémorandum à tous les membres de l'exécutif afin de trouver une solution quant au manque d'espace dû à l'introduction de la micro-informatique. La faculté étant classée comme prioritaire dans le cadre du développement informatique de l'Université, elle reçoit ainsi six postes de micro-ordinateurs pour l'exercice financier de 1985-1986. Pour l'année 1986-1987, la Faculté prévoit recevoir 8 postes supplémentaires dont la moitié seraient des postes plus performants nécessaires pour la CAO. L'année suivante (1987-1988), elle risque d'obtenir des mini-ordinateurs sur lesquels peuvent être installés des logiciels de conception. Cependant, l'Université insiste et en fait même une condition de répartition que l'octroi de ces équipements informatiques est conditionnel à l'accès du plus grand nombre d'étudiants et elle doit être jumelée à une stratégie de formation pour tous les professeurs.

Considérant le manque d'espace dans le bâtiment, il est donc primordial que la faculté prenne une décision quant à la localisation de ce nouveau matériel qui sera partagé entre tous les départements. Il apparaît donc important qu'une salle informatique regroupe tout l'équipement et cet emplacement doit être possible pour une période de moyen terme. « Pendant cette période, il faut envisager que le "centre" soit continuellement en activité. On peut espérer dans cette période soit la construction d'une aile nouvelle au bâtiment, soit le déplacement de Mathématiques. Dans le cas d'une construction nouvelle, les ordinateurs devraient se situer dans cette partie du bâtiment prévue comme centrale, mais ceci est une autre histoire… pour le moment du mois. » 5 .

5 Mémorandum : Besoins en espaces : Introduction de la micro-informatique, Denis Marchand, vice-doyen à la recherche, École d'architecture, le 10 mars 1986, page 2.
1986








Avril 1986 : un premier plan facultaire des espaces

Le 25 avril 1986, dans le cadre de la rédaction des Plans quinquennaux de l'Université, la Faculté de l'aménagement se fixe un plan directeur facultaire de développement physique. Depuis que la Faculté est installée au 5620 avenue de Darlington, le pavillon a subi de nombreuses modifications sans jamais satisfaire pleinement aux besoins de la faculté. « Cela est dû à plusieurs raisons. Le fait que la Faculté soit en constante croissance et que l'occupation de ce bâtiment ait été perçue comme une solution temporaire a sûrement contribué à cette situation. Également, il n'y a jamais eu de planification d'ensemble en fonction d'objectifs d'efficacité et de confort. » 6

Afin d'obtenir les résultats les plus probants, un premier programme spatial de la nouvelle faculté se dessine. L'approche suivante est donc proposée :

• Envisager le présent bâtiment comme l'emplacement permanent de la Faculté, car il présente plusieurs avantages, car le site actuel permet un éventuel agrandissement et il sera bien desservi par la future station de métro.
• À partir des informations amassées, planifier le développement physique de la Faculté sur les dix prochaines années, en ayant comme objectifs de rendre le pavillon fonctionnel et durable.
• Élaborer plusieurs solutions possibles en fonction des objectifs fixés.

Résumé des propositions :


Architecture :

• Locaux pour 30 postes micro-ordinateurs
• Locaux pour 15 étudiants de 2e cycles.
• Bureaux des professeurs et chargés de cours à fournir.
• Ateliers à équiper.
• Salles d'exposition et de critique.
• Salon pour professeurs et personnel non-enseignant.

Design industriel :

• Meilleure planification des ateliers.
• Besoins de bureaux pour professeurs et réaménagement du secrétariat.

Paysage :

• Implantation de micro-informatique : 1 labo – 20 stations
• Espace : Labo en écologie appliquée, salle d'exposition, 2 salles de cours (60 étudiants), 2 ateliers (2e cycles), réseau téléphonique, salon étudiant.

Urbanisme :

• Postes de travail individuels pour étudiants de 2e cycle.
• Bureaux pour la recherche.
• Poste de secrétariat à la recherche.
• Un poste pour gestion Urbanisation/Tiers-Monde.
• ½ poste documentaliste, ½ tech. Labo., 1 poste informatique.
• Développement des ateliers.
• En général : programme d'amélioration des installations et espaces physiques.



6 Plans quinquennaux de la Faculté de l'aménagement 1986-1991, Page 9.


1990 : le rapport « Besoins Urgents » face à la pénurie de locaux à l'École d'architecture
Le 7 février 1990, les membres du Comité des locaux, Roger Bruno Richard (président), alors directeur de l'École d'architecture, Denys Marchand (secrétaire), Pierre Morisset ainsi que Len Warshaw, publient le rapport « Besoins urgents ». Le but de ce rapport est de sensibiliser le rectorat et dénoncer les graves problèmes en matière de locaux que connaît l'École d'architecture en la comparant à d'autres universités canadiennes.

Soulevant d'abord le fait que les étudiants et les professeurs d'une école d'architecture sont les plus sensibles aux problèmes liés à l'espace et que cette situation « constitue également un désaveu de la pertinence même de la mission de l'architecte » 7, le comité présente les principales déficiences de l'état actuel. L'école d'architecture partage le pavillon avec les trois autres écoles de la Faculté ainsi que le département de mathématiques. De plus, les salles de cours servent à plusieurs autres facultés et départements.

Le point de départ de cette étude est la superficie moyenne par étudiant en architecture en atelier qui n'est que de 7,2 m2 à l'Université de Montréal comparativement à 13,9 m2 à Carleton, 14,0 m2 à McGill ou même de 18,0 m2 à l'Université Laval. S'ensuit une explication des autres locaux, services et équipements insuffisants au sein même de l'École d'architecture ainsi que l'incohérence spatiale du pavillon 5620 Darlington. Le rapport soulève également l'absence de salle de critique qui est à la base de l'enseignement de la discipline. La salle de critique est un « instrument essentiel à l'aboutissement des projets d'atelier, lieu où l'étudiant doit témoigner de son travail l'afficher, le comparer avec celui de ses collègues et recueillir le feedback non seulement du jury, mais également des autres membres de l'École normalement curieux et intéressés à ce qui s'y produit. Actuellement, les critiques se font en catimini, en poussant les tables de l'atelier contre le mur, et l'on ne peut y afficher qu'un projet à la fois : perte de l'impact que devraient normalement avoir les critiques sur le développement de l'École. » 8 .

7 La pénurie de locaux à l'École d'architecture, Université de Montréal, mise à jour du 20 février 1991, page 1.
8 La pénurie de locaux à l'École d'architecture, Université de Montréal, mise à jour du 20 février 1991, page 3.
1990

1991 – 1993 : enseigner l'aménagement…dans un joli centre d'achat
Faute d'espace disponible au 5620 Darlington, la Faculté de l'aménagement doit déplacer, de 1991 à 1993, certaines de ses activités d'enseignement à la Plaza Côte-des-Neiges.
1991

1992 : les premières recommandations en vue d'un pré-programme

La Faculté étant un client plus qu'averti en matière d'aménagement, émets des recommandations visant à donner une information génératrice d'idées sur ces attentes. Ce document est colligé par le comité de l'exécutif présidé par Len Warshaw et composé de Michel Barcelo (Urbanisme), Peter Jacobs (Architecture de Paysage), Albert Leclerc (Design industriel) ainsi que Roger B. Richard (Architecture).

S'ensuit document préparé par le Comité du nouveau Pavillon Darlington (École d'architecture) formé de Pierre Richard Bisson, Bruno Landry, Jean-Jacques Lipp, Pierre Morisset, Roger Bruno Richard ainsi que Len Warshaw, complète ceux émis par la Direction des immeubles afin de démontrer l'étendue des spécificités du projet de rénovation et agrandissement du pavillon. Il est ainsi plus compréhensible et évident qu'il est nécessaire d'élaborer un processus de sélection visant à identifier l'architecte le plus apte à répondre aux besoins particuliers de la Faculté.

Pour la rénovation et l'agrandissement du nouveau pavillon, le comité recommande :

1. « Assurer aux bâtiments une identité facultaire. Stratification horizontale des fonctions, notamment deux étages d'ateliers et un étage de salles de cours et de bureaux afin de favoriser les interactions facultaires. Lieu principal d'interaction et de travail, les ateliers devraient être regroupés par écoles. C'est principalement par les ateliers que chaque école existera en tant qu'école dans l'ensemble facultaire.
2. Assurer à chaque département une identité perceptible à l'intérieur du bâtiment. Regroupement vertical des espaces reliés à chacun des départements/unités de la Faculté (Architecture, Architecture de Paysage, Design, Urbanisme, Études supérieures). Constitution d'un foyer propre au département / unité dans chaque cas.
3. Respecter le gabarit des bâtiments existants. En général, ne pas altérer les façades sur rue pour les bâtiments existants. Voir à ce que la construction nouvelle soit sensible au caractère des bâtiments existants en excluant toutefois tout mimétisme.
4. Génération d'une circulation majeure au rez-de-chaussée, allant de l'entrée Côte-Ste-Catherine vers le campus principal de l'Université de Montréal. Placer les services communautaires autour d'une agora le long de cet axe, en position équidistante des quatre départements : bibliothèque, salle d'expositions et de critique, cafétéria, grands amphithéâtres.
5. Vérifier la possibilité de satisfaire aux besoins d'espace en construisant une ou deux nouvelle(s) aile(s) complétant un espace central autour duquel seraient localisés les services communautaires et un jardin d'hiver illustrant l'apport particulier du département de paysage.
6. S'assurer que le Design satisfasse non seulement les besoins fonctionnels et les contraintes budgétaires, mais encore les préoccupations esthétiques auxquelles la Société est en droit de s'attendre des diplômés d'une Faculté de l'aménagement et qui sont nécessaires à l'établissement de la crédibilité de l'Université de Montréal en ce domaine.
7. Choisir les architectes, soit par voie de concours d'architecture, soit par un comité de sélection éclairé par une approche conceptuelle accompagnée d'un dossier de candidatures et par une entrevue de quatre ou cinq équipes finalistes ; dans les deux cas avec participation des futurs usagers du bâtiment représentant toutes les unités de la Faculté.
8. Conjuguer l'aménagement du site, la circulation véhiculaire et le stationnement avec le nouveau Pavillon des HEC voisin immédiat.
9. Tenir compte d'une seconde phase pour les programmes en préparation, tels que le Bacc. En Design d'intérieur, la Maîtrise en Technologie & Système constructif, etc… » 11 .

11 Memorendum : Rénovation et agrandissement du Pavillon. Université de Montréal, 28 septembre 1992. Page 1 à 3.
1992








vers la faculté de l'an 2000 : La programmation du pavillon 5620 Darlington
Le 27 mai 1993, le Vice-doyen au développement, Len Warshaw, complète et soumet la Programmation du Pavillon 5620 Darlington avec la collaboration de tous les départements et la Direction des Immeubles. Ce document lui permet de convaincre les administrateurs du dossier, et éventuellement le recteur de l'Université, de leur vision des besoins du pavillon.

Essentiellement, l'objectif de ce rapport est de fixer et décrire les besoins de la faculté en terme d'espace afin de répondre entièrement en quantité et en qualité à l'ensemble de ses activités de l'époque et envisagées d'ici les 10 années suivantes. Après étude et négociation entre le comité et la Direction des Immeubles, un projet a été soumis au Ministère de l'Éducation à Québec pour le réaménagement à 85% du pavillon ainsi que pour la construction d'une annexe de plus de 3000 mètres carrés. Le projet, faisant appel à un budget de presque 15 millions de dollars, est présenté comme première priorité de l'Université.

Les délais étant très courts, il s'agit dans un premier temps d'assurer le choix d'un architecte compétent et de collaborer très étroitement avec lui pour l'élaboration des solutions répondant le plus élégamment au programme fixé. Ensuite, d'organiser des démarches et activités pour répondre aux problèmes quotidiens que la faculté vit en matière de locaux ainsi que pendant la période de transition lors de la construction qui risque de s'étaler sur plus de deux ans.

En septembre 1993, le nouveau doyen de la Faculté de l'aménagement, Michel Gariépy, professeur à l'Institut d'urbanisme, instaure un comité-conseil pour le projet d'aménagement de l'espace public "Darlington". Il importe donc au doyen de connaître les points de vue de ces spécialistes dans le domaine du design urbain pour formuler une série de conseil pour le projet de la Faculté.

Le mandat du comité-conseil porte sur deux objets de recommandations :

1. « Énoncer des stratégies d'actions pour l'aménagement de l'Espace public Darlington intégrant un cadre de performances du projet.
2. Définir le processus de mise en œuvre du projet. »12

Les membres du Comité sont :
• M Aurèle Cardinal, Architecte Urbaniste, Professeur agrégé à l'Institut d'Urbanisme de l'Université de Montréal;
• M Peter Jacobs, Architecte et architecte paysagiste, Professeur titulaire, École d'architecture de paysage de l'Université de Montréal;
• M Philippe Poullaouec-Gonidec, Plasticien et architecte paysagiste, Professeur agrégé d'École d'architecture de paysage de l'Université de Montréal;
• M Len Warshaw, Architecte et Urbaniste, Professeur titulaire d'École d'architecture de l'Université de Montréal.

Leur étude constate qu'il est pertinent de structurer l'espace entre le pavillon des H.E.C. et celui de la Faculté de l'aménagement et il explique qu'il est nécessaire et justifié d'instaurer des principes directeurs pour guider les futurs concepteurs. Ainsi, à partir de leur analyse des documents du projet d'aménagement des H.E.C., le comité convient que :

1. « Le campus de l'Université ne possède pas de véritable interface urbaine. L'Université de Montréal offre une très faible visibilité sur des axes majeurs de circulation véhiculaire de Montréal.
2. Le campus de l'Université de Montréal n'est pas un lieu de convivialité. Le problème d'aménagement public est patent sur l'ensemble du campus : les espaces dits 'publics' sont à toutes fins pratiques 'résiduels' ou internes au campus.
3. La Faculté de l'aménagement ne possède pas de lieu extérieur permettant une sociabilité.
4. Le passage entre le campus principal de l'Université de Montréal, son métro et l'hôpital Ste-Justine, est un axe piéton majeur non aménagé.
5. L'entrée au stationnement souterrain prévue dans le bâtiment des H.E.C. sur l'entrée secondaire de la rue Côte-Ste-Catherine, le long de la faculté de l'aménagement créera un impact majeur pour le lien piéton axe Édouard-Montpetit et Côte-Ste-Catherine et pour le fonctionnement des activités dans le pavillon 5620 Darlington (pollution au monoxyde de carbone, bruit, poussière). » 13 .

12 Lettre de M Michel Gariépy, doyen de la Faculté de l'aménagement, 19 septembre 1993, page 1. 13 Espace public Darlington : Avis du Comité-Conseil, novembre 1993, page 2.
1993

22 avril 1994 : le rapport préliminaire du Comité du nouveau Pavillon Darlington
Afin de bien guider les architectes, le Comité du nouveau Pavillon Darlington esquisse trois hypothèses de distributions et de répartitions d'organisation du programme fonctionnel et académique pour le réaménagement de Pavillon :

1. Organisation verticale des départements
Chaque département se voit attribuer une tranche verticale du pavillon où, dans la mesure du possible, regroupé par étage (stratification horizontale des fonctions). Les départements les plus importants en nombre sont situés aux deux extrémités alors que les plus petits sont plus au centre de façon à ce que tous les départements soient relativement près de l'entrée principale. "Au rez-de-chaussée la Faculté s'organise autour d'une rue ouverte caractérisée par la visibilité et l'articulation très explicite des fonctions récurrentes de chacun des départements." 14

2. Organisation horizontale des départements
Chaque département se voit attribuer un étage du pavillon où les fonctions identiques des divers départements sont généralement regroupées dans une même tranche verticale du pavillon. "La faculté s'organise donc visuellement et fonctionnellement autour d'un axe principal de circulation verticale prenant son origine à l'entrée principale du pavillon et qui traverse chaque département." 15

3. Organisation hybride des départements
Cette organisation hybride est une combinaison des précédentes où la faculté s'organise autour d'un axe principal de circulation verticale prenant son origine à l'entrée principale du pavillon, et qui traverse chaque département. "L'attribution des espaces selon deux blocs situés de part et d'autre de la circulation principale verticale" 16


Le Comité soumet également certains commentaires quant à la localisation de l'entrée principale et de l'agrandissement. L'agrandissement doit abriter essentiellement des fonctions à vocation facultaire ou publique, alors que le pavillon existant logera les activités propres au fonctionnement des départements. Le Comité propose également huit localisations afin d'illustrer les trois conseils suivants :

• "Localiser cet agrandissement au centre de gravité de la Faculté, de façon à ce qu'il soit facilement accessible par l'ensemble de ses principaux utilisateurs;

• Faire coïncider le plus possible cette entrée avec l'agrandissement, ce qui aura pour effet de constituer le centre névralgique de la Faculté. Le centre de gravité et l'entrée principale s'arriment généralement à l'axe transversal associé à l'entrée 2300 chemin de la Côte-Ste-Catherine, lequel axe correspond également à la direction à prendre pour accéder au métro ;

• Profiter de la venue de l'agrandissement pour générer des espaces extérieurs capables de supporter des fonctions appropriées à la Faculté et non-résiduelles." 17 .

14 Rapport préliminaire du Comité sur l'agrandissement et le réaménagement du Pavillon de la Faculté de l'aménagement, 22-04-1994, Université de Montréal, page 11.
15 Rapport préliminaire du Comité sur l'agrandissement et le réaménagement du Pavillon de la Faculté de l'aménagement, 22-04-1994, Université de Montréal, page 13.
16 Rapport préliminaire du Comité sur l'agrandissement et le réaménagement du Pavillon de la Faculté de l'aménagement, 22-04-1994, Université de Montréal, page 15.
17 Rapport préliminaire du Comité sur l'agrandissement et le réaménagement du Pavillon de la Faculté de l'aménagement, 22-04-1994, Université de Montréal, page 17.
1994








Mai 1994 : les mathématiques quittent le Pavillon Darlington
Le département de mathématiques et de statistique ainsi que le Centre de recherche est relocalisé dans le Pavillon principal de l'Université de Montréal. Ce département occupait un étage complet du pavillon 5620 Darlington.









6 juillet 1994 : les opérations préliminaires au concours
Offre de services spécifiques – Architecture et architecture de paysage | Projet 43300 - Agrandissement et de réaménagement de la Faculté de l'aménagement et aménagement d'une place .

La direction des immeubles invite officiellement certains bureaux à soumettre, en collaboration d'une firme en architecture de paysage, leur offre de service pour la première étape de sélection des candidats. Suite à l'analyse de ces dossiers, cinq équipes multidisciplinaires sont invitées à participer à un concours de projet d'agrandissement de 4 900 m.c. bruts et du réaménagement du pavillon ainsi que de l'aménagement d'une place publique sur l'emplacement du stationnement à l'arrière du pavillon. Il importe que les concurrentes prennent en considération ces aspects fondamentaux que sont le prolongement du campus principal, l'insertion dans la trame urbaine et les relations avec le nouveau pavillon des HEC. La réalisation du projet sera donnée à l'équipe dont le projet, selon l'avis du jury, répond le mieux aux critères fixés. Une rémunération de 25 000$ pour les équipes dont le projet soumis n'aura pas été retenu. Cette décision est prise par le Comité exécutif de l'Université de Montréal sur la recommandation d'un comité formé de représentants de la Direction des immeubles et de la Faculté de l'aménagement.


8 août 1994 Date limite de remise des dossiers de présentation des équipes









17 août 1994 : la sélection des firmes pour le concours
Les membres du comité de présélection se rencontrent pour juger les 45 firmes qui ont soumis leurs services. Le comité est composé de :


M Michel Gariépy, doyen de la Faculté de l'aménagement ;

M Philippe Poullaouec-Gonidec, directeur de l'École d'architecture de paysage ;

M Pierre-Richard Bisson, professeur à l'École d'architecture ;

M Jean Ouellet, professeur à l'École d'architecture ;

Mme Louise Joubert, directrice de la Direction des immeubles ;

M Émile Sayegh, chef de la division ingénierie et construction – Direction des immeubles ;

M Claude Durand, gérant de projet – Direction des immeubles ;

M Russel Adams, directeur adjoint aménagement et entretien des installations – Direction des immeubles.


Ces équipes furent jugées sur leur expérience la multidisciplinarité de l'équipe proposée, leur degré de connaissances dans ce type de projet, leur réputation d'excellence professionnelle ainsi que sur l'approche conceptuelle pour ce projet spécifique.


06-septembre 1994 : officialisation du concours et sélection des cinq firmes.
Lors de la réunion du Comité Exécutif de l'Université de Montréal, le vice-recteur à l'administration rappelle que l'Université ayant déjà accepté de transformer une partie du stationnement arrière de la Faculté de l'aménagement en espace paysager afin de permettre aux HEC de répondre aux normes en matière d'espace vert autour des immeubles de cette catégorie, va de l'avant avec le projet d'agrandissement et de réaménagement de la Faculté de l'aménagement. Le département de mathématiques ayant quitté le pavillon, les transformations envisagées permettront de réaménager 80% du bâtiment afin de répondre aux besoins particuliers des quatre départements et d'aménager un espace paysager.

C'est donc à ce moment que l'on recommande au Comité exécutif de procéder à un concours auprès de cinq firmes, à chacune desquelles seront allouées 25 000$ pour la préparation de leur devis. « On remémore que dans la recherche d'un concept pour l'aménagement d'un tel ensemble, il s'avère important, non seulement de retenir des équipes de professionnels très qualifiés, mais aussi de s'assurer que l'intervention sera d'une qualité exceptionnelle. » 18 Le concours porte donc sur la préparation par les équipes choisies d'un concept, en conformité d'un programme et un règlement définis. Ce concours fait suite à l'inscription du projet par le Ministère de l'Éducation du Québec aux plans quinquennaux 1994-1999 et 1995-2000.

Mme Louise Joubert, directrice de la Direction des immeubles, précise que dans un premier temps 45 firmes ont offert leurs services. Cette étape correspond au processus habituel d'appel d'offres de services professionnels pour des projets de cette nature. La Direction des immeubles a appelé les firmes d'architectures et d'architecture de paysage à présenter des offres conjointes. Au mois d'août, 17 équipes présentent leur dossier et après examen par la Direction des immeubles en collaboration avec la Faculté de l'aménagement, cinq firmes sont retenues:

• Cardinal Hardy et Associés / Provencher Roy et Associés Architectes et urbanistes et Peter Jacobs, Architectes paysagistes ;
• Gauthier Guité Daoust Architectes / Le Groupe Lestage Inc.;
• Lemoyne Lapointe Magne / Lemay et Associés / Marc Fauteux et Associés, Architectes paysagistes ;
• Saia et Barbarese Architectes / Cormier St-Denis Architectes paysagistes ;
• Saucier + Perrotte / René Menkès, Architectes / Deshaies Raymond Blondin Baronne, Architectes paysagistes

18 État de la question : Projet d'agrandissement et de réaménagement de la Faculté de l'aménagement et création d'un espace paysager. 6 septembre 1994, page 2.









22 septembre 1994 : lancement du concours
La Direction des immeubles remet aux cinq firmes invitées les documents nécessaires à l'élaboration de leur projet marquant ainsi le début du concours.


15 novembre 1994
Date de remise des projets.









Novembre 1994 : jugement et délibération du jury

Le 21 et le 22 novembre 1994, la session inaugurale du jury débute en présence de tous les membres du jury ainsi que des deux membres substituts qui participent aux discussions sans avoir droit de vote. Le conseiller professionnel, M Pierre Beaupré, agit comme secrétaire.
Le jury est composé des personnes suivantes :

Le président M Michel Gariépy, ingénieur, urbaniste, doyen de la Faculté de l'aménagement ;

Mme Danièle Routaboule, architecte-paysagiste et professeure à l'École d'architecture de paysage de la Faculté de l'aménagement ;

M Pierre-Richard Bisson, architecte et professeur à l'École d'architecte de la Faculté de l'aménagement ;

Mme Irène Cinq-Mars, architecte-paysagiste et vice-rectrice à l'enseignement à l'Université de Montréal;

Mme Louise Joubert, architecte et directrice de la Direction des immeubles de l'Université de Montréal ;

M Dan S. Hanganu, architecte, Montréal ;

M Georges Adamczyk, professeur au département de design de l'UQAM et directeur du Centre de design de l'UQAM ;

M Claude Vasconi, architecte, Paris.


Membres substituts :

Mme Odette Demers, architecte;

M Len Warshaw, architecte et urbaniste.


Les premières discussions du jury portent sur les critères qui devraient être pris en considération. Le président du jury les résume ainsi :

1. « L'intégration de l'architecture du bâtiment et de l'architecture du paysage.

2. L'image de la Faculté :
 • La dimension pédagogique du projet ; aspects didactiques et narratifs ;
 • La dimension « inspirante » du projet.

3. Les impératifs de fonctionnement
 • L'organisation des espaces facultaires et départementaux;
 • La flexibilité des espaces et leur capacité d'enrichissement avec le temps.

4. La convivialité du projet :
 • L'équilibre entre les départements ;
 • La synergie qu'il peut favoriser, les échanges, la créativité;
 • La qualité du lieu de convergence.

5. Circulations et parcours :
 • Intégration des circulations internes et externes;
 • Identification des composantes.

6. Équilibre entre l'architecture du bâtiment existant et celle de l'addition prévue.

7. La prise en compte des principes du développement durable. » 19

Lors de cette même journée, le jury accueille les membres de la Commission technique qui ont examiné les documents des cinq projets les 16, 17 et 18 novembre. M Jacques Aubert, ingénieur, présente son analyse de l'impact des transformations proposées à l'immeuble existant et de l'addition sur les systèmes électro-mécaniques du pavillon. Mme Odette Demers, architecte, soumet son analyse fonctionnelle et confirme que l'ensemble est conforme au schéma organisationnel proposé et que les projets répondent également aux exigences quantitatives du programme. M Michel Thiry et son équipe présentent leur analyse de l'ordonnancement de chacune des équipes et l'estimation des coûts qu'ont faite les experts de Décarel pour chacun des projets. Finalement, M Jean-Claude Boisvert, architecte, présente le bilan de son étude quant à la conformité des projets aux paramètres de développement et au règlement municipal 9421, ainsi qu'aux objectifs et critères d'aménagement du site et de son intégration au milieu.

19 Rapport du jury, Faculté de l'aménagement de l'Université de Montréal, 21 et 22 novembre 1994, page 3.

1
de l'organisation au jury du concours
1
Projet 26754 : Saucier + Perrotte/Menkès Shooner Dagenais, Architectes / Deshaies Raymond Blondin Baronne, Architectes paysagistes
Projet 26754 : Saucier + Perrotte / René Menkès , Architectes / Deshaies Raymond Blondin Baronne, Architectes paysagistes

Suite à l'examen attentif des projets, le jury émet les commentaires suivants :

• Projet 26754
L'ensemble du jury apprécie le perfectionnisme de ce projet quant à la planification générale des espaces intérieurs, de l'élaboration des surfaces et des volumes. Le projet se caractérise par une architecture de verre et de lumière pour les ateliers et une intervention modeste sur la façade sur Côte-Ste-Catherine qui permet d'envisager les activités à l'intérieur. C'est cependant l'insertion astucieuse du volume de l'amphithéâtre à celui laissé par l'ancienne chapelle du couvent qui retient l'attention. On y restitue donc « un lieu sacré, hérité de l'ancienne fonction » 20. Par contre, le jury a certaines réserves quant à l'aménagement paysager ainsi qu'à l'axe de circulation Faculté/Métro/Université de Montréal.

Fiche du projet sur le site du CCC

22Rapport du jury, Faculté de l'aménagement de l'Université de Montréal, 21 et 22 novembre 1994, Page 6

1
Le projet lauréat
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Projet 10881 : Gauthier Guité Daoust Architectes / Le Groupe Lestage Inc. / Jacques Rousseau
Projet 10881 : Gauthier Guité Daoust Architectes / Le Groupe Lestage Inc.

• Projet 10881
Le panel est d'avis que le projet soumis est réfléchi et que les idées conceptuelles rigoureuses aident l'architecture de celle-ci. L'utilisation du cercle dénote quelques éléments peu inspirants telle l'articulation entre la nouvelle aile et l'existant ainsi que des espaces extérieurs non solutionnés. De plus, la matérialité de l'ensemble ne convainc pas le jury. Toutefois, l'aménagement paysager présente une articulation jugée intéressante entre le quartier et la montagne.

Fiche du projet sur le site du CCC

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Projet 54321 : Cardinal Hardy et Associés / Provencher Roy et Associés Architectes et urbanistes et Peter Jacobs, Architectes paysagistes
Projet 54321 : Cardinal Hardy et Associés / Provencher Roy et Associés Architectes et urbanistes et Peter Jacobs, Architectes paysagistes

• Projet 54321
Le geste architectural clair, la création d'un interstice spectaculaire entre le pavillon existant et l'ajout sont les éléments principalement retenus par le jury. Toutefois, il questionne la pertinence d'un tel geste qui tend à refermer le bâtiment sur lui-même dans un contexte extérieur plutôt agréable. La structure des volumes arrière semble exagérée et gêne une compréhension rapide et claire de l'espace. On critique également la timidité du geste architecturale sur la façade principale. Quant à l'espace paysager, le comité perçoit favorable la hiérarchisation des espaces extérieurs, l'emplacement de la serre ainsi que l'aménagement paysager le long de l'avenue Darlington.

Fiche du projet sur le site du CCC

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Projet 59149 : Saia et Barbarese Architectes / Cormier St-Denis Architectes paysagistes
Projet 59149 : Saia et Barbarese Architectes / Cormier St-Denis Architectes paysagistes

• Projet 59149
L'exercice formel quant au traitement de l'aménagement paysager est perçu comme l'élément porteur du projet. Le jury apprécie « la poétique de plaques, de failles et de végétation ainsi que l'audace de l'approche »21 . Toutefois, il doute des choix architecturaux quant à la volumétrie, l'organisation spatiale ainsi que la fenestration de l'immeuble qui sont plutôt perçus comme un pastiche.

Fiche du projet sur le site du CCC
21Rapport du jury, Faculté de l'aménagement de l'Université de Montréal, 21 et 22 novembre 1994, Page 10

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Projet 30587 : Lemoyne Lapointe Magne / Lemay et Associés / Marc Fauteux et Associés, Architectes paysagistes
Projet 30587 : Lemoyne Lapointe Magne / Lemay et Associés / Marc Fauteux et Associés, Architectes paysagistes

• Projet 30587
Le comité considère favorablement la sensibilité du traitement de l'espace paysager qui organise l'espace entre les HEC et la Faculté et plus particulièrement les bassins de rétentions des eaux qui permettent de concevoir un espace sensible qui évolue selon les saisons. Toutefois, le jury est moins convaincu par la stratégie d'organisation et l'intégration du nouveau volume qui est perçue comme accessoire. Il va de même avec les modifications effectuées au pavillon actuel jugé inapproprié.

Fiche du projet sur le site du CCC

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Les concurrents
1







La question du paysage…un problème en suspens
Le conseiller professionnel, Pierre Beaupré, résumant les événements marquants du processus, considère que ce concours n'a peut-être pu échapper aux difficultés fondamentales à ce type de démarche, le meilleur parti d'architecture de paysage ne correspondant pas nécessairement au meilleur parti d'architecture. Par ailleurs, les coûts de réalisation du projet lauréat ont été estimés plus élevés que ce que le budget permettait. Toutefois, tous les projets dépassaient le budget et le jury a donc eu à évaluer rapidement de quelle façon certaines caractéristiques de chacun des projets pouvaient être modifiées pour en abaisser le coût sans en atténuer les concepts.


10 décembre 1994 : choix des professionnels associés

La directrice de la Direction des immeubles, Louise Joubert, présente les résultats du concours ainsi que le lauréat déterminé par le jury en rappelant l’obligation de l’Université d’agrandir le pavillon actuel afin de répondre aux besoins de la Faculté, et ce, même avec la récupération d’espaces à la suite du départ du département de mathématiques. Elle rappelle les critères exigés par l’Université :

• « L’entrée principale du Pavillon de la Faculté de l’aménagement soit sur le chemin de la Côte-Ste-Catherine et non plus sur la rue Darlington et qu’elle facilite l’accès aux espaces les plus publics, dont le foyer, les vestibules et la galerie d’art, dont l’Université de Montréal a obtenu une subvention de 1 million de dollars ;
• La priorité doit être donnée au chemin piétonnier entre la Faculté et la station de métro ;
• Qu’une centaine d’arbres soient plantés dans le nouvel espace paysager en compensation de ceux abattus pour la construction de l’école des Hautes Études Commerciales. »22

À l’aide de la maquette du projet lauréat, Mme Joubert indique que le futur pavillon n’offrira pas à la Faculté autant d’espaces que si celle-ci avait déménagé au Pavillon actuel de l’École des Hautes Études Commerciales, mais que le projet lauréat répondra plus adéquatement aux besoins des étudiants et professeurs de la faculté de l’aménagement.

Après délibération, sur proposition dûment faite et appuyée, le Comité exécutif :

1. Retient les services des bureaux suivant pour la préparation des plans et devis du projet d’agrandissement et de réaménagement de la Faculté de l’aménagement et création d’un espace paysager :

Architectes et architectes paysagistes
  Saucier + Perrotte / Renée Menkès, architectes et Deshaies Raymond Blondin, architectes paysagistes

Ingénieurs en charpente
  Nicolet, Chartrand, Knoll Limitée

Ingénieurs en mécanique et électricité
  ACS Groupe-Conseil Inc et Aubé Gareau

2. Autorise le vice-recteur à l’administration, M. Jacques Lucier, à signer les documents donnant effet à l’article 1.

22Délibération E-811-8 Projet d’agrandissement et de réaménagement de la Faculté de l’aménagement et création d’un espace paysager – Choix des professionnels, le 10 décembre 1994.









20 décembre 1994 : annonce officielle de l’Université de Montréal
Les responsables du concours annoncent officiellement la décision du jury. Le concours n’aura duré que six mois entre les premières opérations d’appel d’offre et l’annonce officielle.

La crise des espaces aura duré cependant près de 15 ans!









1995 – 1998 : du concours à la construction

Cette année est marquée par les multiples échanges entre les unités départementales, le doyen Gariépy, la Direction des immeubles et les architectes. Ces critiques sont faites au moment où les architectes réalisent des ajustements à leur projet pour rencontrer l’enveloppe budgétaire ainsi que l’ensemble des objectifs fixés au programme. Ces nombreuses doléances ont à trait à :

• L’accessibilité universelle du pavillon, la complexité et lisibilité des accès et circulations qui apparaissent labyrinthiques;
• Le non-respect qualitatif et quantitatif des éléments du programme;
• L’absence de scénario d’aménagement des ateliers;
• Les salles de critiques qui n’occupent pas le rôle central dans la vie des départements et la salle d’exposition qui passe d’un espace facultaire à galerie institutionnelle;
• Les modifications des façades existantes ainsi que l’importance jugée exagérée que les architectes accordent aux amphithéâtres jugés à contre-courant des principes de la conservation et mise en valeur des bâtiments patrimoniaux, couteuses et purement esthétiques.

En réponse au commentaire concernant l’intervention sur les façades existantes, les architectes affirment que « depuis plus de vingt-cinq ans, la Faculté loge incognito dans ce couvent. Nous avons aujourd’hui la chance de signaler sa présence, d’affirmer la présence de la Faculté sur le campus et dans la ville. Il est indispensable d’insister sur la nouvelle vocation de cet édifice. Les interventions sur la rue Côte-Ste-Catherine sont directement liées à l’amphithéâtre et aux salles de critique : la diffusion. L’intervention sur la rue Darlington est directement liée aux ateliers et à la bibliothèque : la création » .23

23Saucier + Perrotte / Menkès Shooner Dagenais architectes. Réponse aux commentaires soulevés lors de la rencontre du 11 octobre 1995. 16 octobre 1995, Page 3.
1995

1995 : L’Université de Montréal expose les projets,
Georges Adamczyk commente
Le 11 janvier 1995, le recteur de l’Université de Montréal, M. René Simard, le doyen de la Faculté de l’aménagement et président du jury, M Michel Gariépy ainsi que des représentants du consortium retenu inaugure une exposition des projets soumis en compétition. L’exposition comprend également des propositions réalisées par des étudiants dans le cadre d’un atelier de l’École d’architecture de l’université.

Un premier bilan sur le concours dans la revue Architecture Québec (ARQ)
En avril 1995, M Georges Adamczyk, alors professeur au département de Design de l’UQAM et membre du jury du concours, publie dans la revue Architecture Québec (ARQ) un premier bilan sur le récent concours. En expliquant l’importance de la multidisciplinarité recherchée par le jury, il met en relief et critique le processus ainsi que les projets soumis. Il voit donc dans ces cinq possibilités architecturales l’occasion de questionner les relations qu’entretiennent les départements de cette Faculté et les résultats confirment le travail acharné de chacune des équipes. Toutefois, Adamczyk explique qu’aucune des équipes n’a pleinement réussi le pari de démontrer la possibilité d’un tel décloisonnement des départements. Il insiste sur l’importance que prend cet enjeu quant au choix des finalistes et qu’il « est rare qu’un concours d’architecture soit si explicite quant à l’importance qu’il accorde aux relations spatiales entre l’intériorité et l’extériorité d’un lieu, entre une construction et ses usages, entre l’état préexistant et les transformations qu’il appelle » . 24

24Adamczyk, Georges. Le concours de la Faculté de l’aménagement. ARQ # 84, avril 1995, page 25.


Mai 1998 : inauguration du nouveau Pavillon de la Faculté de l'améangement
C'est en mai 1998 que le nouveau pavillon de la Faculté de l'aménagement est inauguré par le doyen Michel Gariépy et le recteur Denis Simard. Dorénavant, la faculté est équipée de locaux adaptés à sa pédagogie. Lors de cette même année, les architectes Saucier + Perrotte reçoivent le prix « Canadian Architect Award of Excellence » pour l'agrandissement et le réaménagement du bâtiment.
1998

Mai 1998 : les premières réactions dans la revue Canadian Architect : Un édifice comme leçon
À l'occasion de l'inauguration du nouveau pavillon de la Faculté de l'aménagement, Mme Odile Hénault fait éloge, dans un articule paru dans le Canadian Architect, du présent travail des architectes Saucier + Perrotte. Reconnaissant que les architectes furent à la fois fortement encensés et critiqués pour leur travail, elle explique comment ce projet s'inscrit dans leur démarche conceptuelle :

« To fully understand the team's approach here, one has to look at Saucier+Perrotte's theatre projects, in which the same spatial elements are encountered : dramatization of the entrance lobby, introduction of a major discrete object (auditorium or staircase), and finally a clue on the exterior to indicate the changes occurring within » Persuadée de la nécessité de tout faire pour préserver les bâtiments de valeur patrimoniale, mais consciente des limites qu'imposent les budgets de conservation, elle s'interroge quant à la pertinence des interventions ciblées par les architectes :

« This raises a fundamental question around the renovation of existing substandard facilities : should efforts and budgets be concentrated on a few carefully chosen spaces, as was done in Montreal, or should they be allocated more envenly throughout an entire building? […] In this case, one can agree with the logic of postponing the repair of the old cassement Windows. More difficult to unserstand, however, is the decision, enshrined in the program, not to bring up to reasonable standards the existing bassement classrooms. » 25

Ses observations lui permettent de conclure que les travaux effectués à la Faculté de l'aménagement innovent en matière de conservation de bâtiment jugé patrimonial. Elle estime que le travail fait par les architectes est très audacieux puisqu'il rompt avec les traditions conservatrices des doctrines de la conservation. Pour elle, il y a donc des leçons à tirer de ce bâtiment et surtout pour les étudiants pour qui « this project represents a unique example which should serve as inspiration for their whole careers »26 .

25HÉNAULT, Odile, A silk purse from a sow' ear, Canadian Architect, may 1998, vol 43 # 5 page 32. 26HÉNAULT, Odile, A silk purse from a sow' ear, Canadian Architect, may 1998, vol 43 # 5 page 32.


Août 1998 : « Et si ce n'était pas l'exemple à suivre? ».

Les premières réactions négatives dans la revue Architecture Québec (ARQ) :

En désaccord avec le récent article de Mme Hénault, M Jean-Claude Marsan, professeur titulaire et responsable de la maîtrise en conservation de l'environnement bâti à l'Université de Montréal, explique sa vision du nouveau pavillon dans la revue ARQ sous le titre : Et si ce n'était pas l'exemple à suivre? Accusant Mme Hénault de méconnaître la discipline de la conservation de l'environnement bâti en proclamant la récente construction de modèle pour les étudiants de l'École, il critique le projet en expliquant en quoi celui-ci va à l'encontre des principes de ce champ d'étude. Il considère la démarche conceptuelle des architectes lauréats telle une « signature, voire une recette, que les architectes s'ingénient d'appliquer projet après projet, quel que soit par ailleurs le type de bâtiment ou son caractère » 27. Critique des modifications et ajouts apportés au bâtiment original par les architectes, il précise l'approche qu'ils auraient dû privilégier afin de respecter le bâtiment à valoriser ainsi que les besoins inscrit au programme :

« La démarche conceptuelle d'un architecte formé dans ce domaine consiste d'abord à identifier et à analyser les valeurs culturelles portées par un immeuble puis d'essayer d'atteindre la meilleure adéquation possible entre les nouveaux besoins à satisfaire et le bâti existant à valoriser. […] Cette approche, basée sur le respect de l'intégrité d'un bâtiment et privilégiant des interventions cohérentes et intégrées, constitue également celle qui a le plus de chance de s'avérer la moins coûteuse. » 28

Le professeur Marsan critique également les responsables du processus de sélection de s'être caché derrière les règles d'un concours de l'OAQ, ayant « préféré sacrifier le bien-être de générations d'étudiants plutôt que de questionner la pertinence de recourir [au concept d'ateliers ouverts], peu adaptables à l'enseignement tel qu'il a évolué depuis, notamment avec le développement de l'informatique » 29.

Au final, Marsan juge que les étudiants et les professeurs ne peuvent jouir d'un environnement de qualité respectant aussi bien les données quantitatives que qualitatives du programme.

27 MARSAN, Jean-Claude, Et si ce n'était pas l'exemple à suivre, ARQ #104, août 1998, page 24.
28 MARSAN, Jean-Claude, Et si ce n'était pas l'exemple à suivre, ARQ #104, août 1998, page 24.
29 MARSAN, Jean-Claude, Et si ce n'était pas l'exemple à suivre, ARQ #104, août 1998, page 24.









Décembre 1998 : les commentaires de l'architecte Jean Ouellet

Le 24 décembre, M Jean Ouellet, architecte et urbaniste, émet une série de remarques, essentiellement négatives, au directeur de la Direction des immeubles, M Russel Adams. Dans même cette lettre, M Ouellet soumet l'ensemble de ces commentaires écrit depuis le lancement du concours où il explique comment il est déçu par les travaux d'agrandissement et de transformation du pavillon de la Faculté. Il juge le parti pris architectural des architectes beaucoup trop personnel et pas suffisamment discret. Selon lui, le projet ne tente pas de corriger le caractère bigarré du cadre urbain de la rue Côte-Ste-Catherine. Il voit dans la nouvelle asymétrie de la façade principale et de l'intervention de corten comme un geste purement superficiel qui n'améliore guère l'intégration de la faculté au paysage du campus. Il critique également l'aménagement intérieur, la circulation, les cours intérieurs, le nouvel amphithéâtre ainsi que les ateliers. Toutefois, il affirme que le nouveau pavillon est « une amélioration substantielle au plan spatial et fonctionnel »30 . Conscient du caractère défavorable de ses écrits concernant l'expression formelle du bâtiment, il conclue en expliquant le projet réalisé correspond au projet lauréat et que dans l'ensemble, les travaux ont été faits d'une manière impeccable. Concernant le processus de concours, il est d'avis que ces observations mettent en relief deux faiblesses de cette opération de sélection :

1. « L'absence de dialogue entre le propriétaire ou l'usager et l'architecte au moment de la conception;
2. La tendance des jurys-architectes, devant plus d'un projet valable (digne de réalisation) à ne considérer les questions de budget ou de fonction que comme des contingences sans intérêts. »31

Il recommande également que cette opération soit « imprégnée du contexte et des valeurs qui en sont à l'origine » 32. Enfin, pour que le concours d'architecture devienne une pratique courante dans le milieu, il est d'avis que le résultat doit mener vers un projet architectural qui répond aux divers besoins des propriétaires et usagers.

30Le nouveau pavillon de la Faculté de l'aménagement, Jean Ouellet, 28 décembre 1997. Page 4.
31Réflexion sur un concours. Jean Ouellet, 26 mai 1995, page 2.
32Réflexion sur un concours. Jean Ouellet, 26 mai 1995, page 2.


Propositions pour le futur
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29 septembre 2011 : Table ronde : Leçons d'histoire d'un concours

Retour sur l'histoire à la Faculté de l'aménagement. Lancement de la Chaire de recherche sur les concours et les pratiques contemporaines en architecture.


14H00

MOTS DE BIENVENUE DU DOYEN GIOVANNI DE PAOLI
ET DU RECTEUR GUY BRETON


14H15

LE CONCOURS DE 1994
Contexte et repères historiques du concours de 1994
avec Jean-Pierre Chupin
La mise en place et l’évaluation

Mémoire vidéographique – de l’organisation au jury

Table ronde – Giovanni De Paoli, modérateur, avec :
• Michel Gariépy, doyen de la Faculté de l’aménagement de 1993 à 2000
• Louise Joubert, directrice des immeubles en 1994
• Pierre Beaupré, conseiller professionnel en architecture
• Georges Adamczyk, professeur en design à l’UQAM en 1994
• Dan Hanganu, architecte

Les participants au concours

Mémoire vidéographique – témoignages de concurrents

Table ronde – Jean-Pierre Chupin, modérateur, avec :
• Aurèle Cardinal, CHA Cardinal Hardy Architecture|Paysage| Design urbain
• Claude Provencher, Provencher Roy + associés architectes
• Mario Saia, Saia Barbarese Topouzanov, architectes
• Bernard St-Denis, École d’architecture de paysage, UdeM
• Frédéric Dubé, Lapointe Magne et associés, architectes et urbanistes
• Jacques Rousseau, Plania
• Louis Lemay, Lemay associés [architecture, design]

Le projet lauréat

Mémoire vidéographique – réflexions des lauréats

Table ronde – Georges Adamczyk, modérateur, avec :
• Gilles Saucier, Saucier + Perrotte Architectes
• Anik Shooner, Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes
Présentation vidéographique – pistes pour un futur proche

Mot de clôture du recteur Guy Breton


17H15

LANCEMENT DE LA CHAIRE DE RECHERCHE SUR LES CONCOURS ET LES PRATIQUES CONTEMPORAINES EN ARCHITECTURE

• Mot de Joseph Hubert, vice-recteur à la recherche et aux relations internationales
• Mot de John R. Porter, président de la Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec

2011


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